
- ven, 7 novembre 2025
Longtemps considéré comme une « nourriture d’esclave », le crabe a traversé les siècles pour devenir aujourd’hui l’un des mets les plus fièrement défendus de la cuisine créole. Tout commence bien avant la colonisation : les Arawaks et les Caraïbes, premiers habitants de l’île, cuisinaient déjà le crabe dans une sauce épicée appelée taumali, à base de piment et de jus de manioc.
Avec l’arrivée des Européens, cette viande jugée trop exotique est délaissée, et réservée aux esclaves, notamment pendant le Carême, période durant laquelle ils en consommaient en grande quantité. Le dimanche de Pâques, ils se rassemblaient pour finir les stocks de crabes dans une atmosphère de partage et de résilience.
Après l’abolition de l’esclavage, cette tradition se transforme. Les familles nouvellement affranchies remplacent temporairement le crabe par des viandes dites « nobles » comme le coq ou le mouton. Mais très vite, le crabe retrouve sa place d’honneur, notamment le lundi de Pâques. Ce jour-là, les familles se réunissent autour du matoutou composé de crabes de terre mijotés longuement avec du riz, des épices locales et des herbes aromatiques.
Héritage vivant, transmis de génération en génération : Le Matoutou un véritable moment de retrouvailles, souvent en bord de mer ou de rivière, entre rires, musique et partages.
Chaque année, des concours comme la Pince d’Or viennent récompenser les meilleurs cuisiniers et faire rayonner cette tradition culinaire unique.
Retrouvez nos meilleurs adresses culinaires en terres du Centre et laissez-vous tenter par cette expérience authentique, entre histoire, saveurs et convivialité !
Once considered “slave food,” crab has become a proud symbol of Creole cuisine in Martinique. Long before colonization, the island’s first peoples—the Arawaks and the Caribs—were already preparing crab in a spicy sauce called taumali, made from chili and cassava juice.
During colonial times, crab was too exotic for Europeans and was mainly consumed by enslaved people, especially during Lent. On Easter Sunday, they would gather to share their remaining crabs in a moment of community and resilience.
After emancipation, newly freed families briefly replaced crab with meats like rooster or lamb. But soon, crab regained its place of honor, especially on Easter Monday, when families now gather to enjoy matoutou—a flavorful dish made of land crab stewed with rice, local spices, and aromatic herbs.
Today, matoutou is a living tradition, passed down through generations. It’s a festive moment shared by the sea or riverside. Events like the « Pince d’Or » competition celebrate the island’s culinary talent and cultural pride.
👉 Want to make the experience of a Matoutou? Discover our top restaurants in Terres du Centre Martinique and dive into an authentic blend of history, flavors, and island hospitality!



