Comme un I sur la mer

Tour, haute de 18 étages dénommée Lumina au terme du concours auprès de lycéens de l'Académie de Martinique.

Le complexe de la Pointe Simon à Fort-de-France est un ensemble immobilier de 3 bâtiments situé à l’embouchure de la rivière Levassor, qui se prolonge en mer par un appontement croisière en cœur de ville. 

Une petite révolution urbanistique que surplombe la Tour haute de 18 étages du nom de Lumina Sophie dite Surprise l’une des figures de l’insurrection du sud de la Martinique. 

Un aménagement conquis sur les marécages asséchés qui a accueilli la 1ère unité centrale à sucre de la Martinique nommée usine du Simon réduite en cendre en 1890 . 

Composé de la Tour Lumina, d’un Hôtel 4 étoiles d’une centaine de chambres, d’un immeuble résidentiel et de commerces, la Pointe Simon est aujourd’hui incontournable dans le paysage moderne de la ville à fleur de mer. 

Dans la première moitié du 20ème siècle, la zone est une friche industrielle et portuaire. 

Jusqu’aux années 1970, la Pointe Simon et ses rues adjacentes forment la première zone d’activités de la Martinique. Rue des Gabarres, rue du Commerce, rue de l’Abattoir des noms qui évoquent la vitalité de la zone où l’on trouvait de la vente de matériaux de construction, une fabrique de carreaux et d’agglomérés, une fabrique de glace, des concessionnaires automobiles, quelques ateliers (tôlerie-peinture, menuiserie), le siège de la ligue de voile de la Martinique.…. 

Dans les années 1980, la Pointe Simon fait l’objet d’une Zone d’Aménagement Concerté qui a été concédée par l’édilité foyalaise ; dix ans plus tard, à la Société d’Économie Mixte d’Aménagement de Fort de France (SEMAFF devenue SOAME). Sur cette emprise foncière, l’une des plus importantes du centre-ville, est né ce quartier d’affaires et de tourisme. Face à l’Hôtel, de l’autre côté du boulevard Thélus Léro, du nom d’un ancien sénateur de la Martinique, s’élève un immeuble de logements. 

Dans le secteur a été bâtie, la station d’auto-curage des égouts de Fort de France, d’architecture moderniste, créée à l’initiative d’Aimé Césaire et de Pierre Aliker, il y a plus de cinquante ans. C’est la dernière station en activité à utiliser un système de réseau dit de « Gandillon » dont la particularité est d’être situé en dessous du niveau de la mer. 

Le choix du nom de la Tour résulte d’un concours lancé en 2012 auprès de lycéens de l’Académie de Martinique. 

Au pied de la Tour, une fresque APAJE réalisée récemment illustre des pans de notre patrimoine martiniquais.  Crédit Photo: Marc Marsillon / Mario Gilbert

Le saviez vous?

Lumina Sophie dite Surprise est l’une des femmes insurgées lors de la grande insurrection du Sud en 1870. Cette jeune couturière, très active lors des évènements est condamnée en 1871 aux travaux forcés à perpétuité pour «incendie et participation active à l’insurrection». Enceinte, sur le point d’accoucher, elle est incarcérée à la prison centrale de Fort-de-France. Son fils Lumina Théodore, aussitôt enlevé à sa mère y décède quelques mois plus tard. 

Lumina Sophie est déportée au centre pénitentiaire de Saint-Laurent du Maroni en Guyane en 1877. Elle y décède à son tour, en 1879, à l’âge de 31 ans. 

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